Festival de Cannes












À Cannes, tout le monde ne monte pas les marches. Ce fut exactement mon cas lorsque, en 2018 puis en 2019, j’ai eu l’occasion de photographier la ville pendant son célèbre festival. Une première fois dans le cadre d’une commande, puis une seconde, en touriste, simple observateur du spectacle.
À cette période de l’année, la ville entière vibre au rythme du festival. Loin du tapis rouge officiel, une multitude de scènes se jouent : regards croisés, poses improvisées, robes frôlant le bitume, apparats fondus dans la foule. Dans ces images, le luxe côtoie le trivial, le glamour se frotte au quotidien. Il n’a jamais été question de photographier les stars, mais de capter cette chorégraphie urbaine propre au mois de mai, quand la Croisette devient le théâtre de toutes les aspirations, de toutes les ambitions à venir.
Derrière les lunettes de soleil, les belles robes et les smokings ajustés, une humanité en mouvement se révèle — entre désir, attente et performance. Les yachts sont là, les voitures de collection aussi. Mais ce sont les gestes minuscules, les détails discrets, les plans larges qui racontent aussi la vie du festival.
Cette série de photographies de rue et documentaires, prises en 2018 et 2019, explore ces interstices — ces coulisses à ciel ouvert où chacun semble jouer un rôle sans scénario. L’intention n’est pas de juger, mais de documenter cette étrange mise en scène collective : entre faste et faux-semblants, entre rêve projeté et réalité partagée.