Première Impression du Monde













En 2011, j’ai créé un livre personnel qui était une réflexion sur le tournant de ma pratique photographique. Une étape se refermait et une nouvelle s’ouvrait. Ce livre documente mon parcours, de l’errance urbaine à l’exploration du monde, illustrant comment la photographie de rue et la photographie documentaire ont façonné mon approche actuelle.
Bien avant de posséder un appareil photo, j’étais un flâneur urbain. Pendant des années, je me suis promené sans but précis dans les rues des villes où j’ai vécu, cherchant rien d’autre que de me perdre dans le rythme urbain et d’observer le monde autour de moi. Cette errance était mon échappatoire à l’ordinaire, ma façon de me connecter à mon environnement, à ses vies, et de m’immerger dans l’énergie des lieux et des gens.
En 2005, un an après avoir redécouvert la photographie, j’ai commencé à documenter les rues de Paris. M’inspirant des photographes humanistes français, mon travail se concentrait sur la crudité et la beauté de la vie quotidienne. La photographie, pour moi, était une extension de cette errance – un moyen de capturer les moments fugaces qui remplissaient les rues. À l’époque, je ne réalisais pas l’importance de cette étape, mais avec le recul, il est devenu évident que je développais, sans le savoir, une passion profonde pour la photographie de rue, une passion qui allait façonner mon esthétique et mon approche photographique pour les années à venir.
Mon premier voyage au Népal, en 2003, a été un tournant important. Ce voyage a éveillé en moi un désir insatiable d’explorer le monde, de me connecter avec d’autres cultures, et de voir la vie sous différents angles. En 2007, j’ai quitté Paris pour un voyage de six mois – trois mois en Asie du Sud-Est, suivis de trois mois en Amérique du Sud. Ce voyage m’a permis de m’immerger dans de nouvelles cultures et environnements, élargissant ma compréhension du monde. Armé de mon appareil photo, je ne partais avec aucun agenda particulier, si ce n’est celui de raconter les histoires des personnes que je rencontrais – leur vie, leur culture, leurs traditions. Mon approche était différente de celle de la photographie de rue ; j’étais plus intéressé par la documentation de mes environnements, des cultures, et de l’essence de ces différents lieux. Sans m’en rendre compte, je traçais la voie vers un intérêt futur pour la photographie documentaire.
Aujourd’hui, je continue à arpenter les rues de Paris, où je vis, capturant à travers la photographie de rue la vie et l’énergie qui m’entourent. Mais je ressens un désir toujours aussi fort de m’immerger dans des lieux à travers des projets documentaires à long terme. C’est mon approche naturelle pour observer en profondeur et comprendre le monde qui m’entoure, en narrant visuellement ses récits, avec l’objectif d’en créer une mémoire durable.